cartes sonores consultables ici : http://hosted.bruitparif.fr/quadmap/

Focaliser son écoute sur les multiples lieux de l’urbanité.
Ces singulières mélopées que sont les villes.

De dedans, aborder les lieux qui nous permettent de nous relâcher de la formidable vivacité de ces organismes à grande échelle, une possibilité un temps, de créer une distance intérieure par rapport au flux constant de ces cœurs qui bâtent. Ces places, parcs, cours, étendues accueillant une part importante de la vie intérieure humaine.

Nous les pratiquons différemment, il donnent l’occasion d’un regard au loin, d’une sensation de nature, d’un lien au silence vécu.

Le silence est devenu ce que l’on entend pas. Ce qui est seulement le fond continu de la vie qui exprime ses manifestations, simplement, sans orchestration de la main de l’homme.

Puis la vie s’exprime à nouveau, il y a aussi au contraire un besoin de vie, de créations sociales, de rencontres, d’expression. On a envie qu’une place sonne d’un rire d’enfant, que la diversité de ses traversants s’y croisent, et s’y arrête.

Une envie que l’homme retrouve l’extérieur.

On ne peut pas demander au centre de la ville de se taire, elle doit s’exprimer.

La place La Torre à Bilbao est en cela un exemple d’aménagement qui va dans ce sens. Une place est faite pour l’agrément des habitants, ils la pratiquent et la vivent. Il y a des bancs, des cafés, et un spectacle quotidien dans lequel se fondre. Le rythme des jets d’eau de la fontaine, ajouter aux couleurs qu’ils prennent la nuit, avec le son du liquide sur la pierre et dans ses remous génèrent une enveloppe sonore. On est à l’intérieur de la place. Dès que l’on en sort, c’est une autre aventure que l’on suit.

Bilbao sait proposer encore d’autres lieux où l’eau est convoquée.

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Le parc de Monte Avril nous apporte la végétation de montagne et un début de roches. La position en hauteur qui surplombe la ville nous donnent l’occasion d’un plan large de Bilbao, tout en conservant un lien. On sent que l’on touche aux limites de la ville. On reste tout de même dans un lieu urbanisé : des bancs, des chemins, un travail paysagé attentionné. Le spectacle de la pluie venant des nuages guidés par la vallée, alimente des ruisseaux le long des chemins bruissants.

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Aller à Bilbao, c’est aussi l’occasion d’admirer l’œuvre de Richard Serra au musée Guggenheim.

Une réflexion : La configuration de l’espace influence notre pensée. Cet espace concerne tous les sens et les perceptions, il invite l’imaginaire de l’urbanité, une esthétique de la ville, venant se mêler aux désirs spatiaux humains.

Rotterdam impose de sa monumentale actualité, nouvelle et émergente. Une ville adaptée aux flux de communication, de circulation et d’échange.
Une ville interconnectée.

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L’urbanisme a pris pour étalon le double décimètre délaissant la coudée, elle privilégie l’espace et l’aération. L’organisation horizontale qui laisse la possibilité d’un aménagement du multimodal.
L’aménagement a privilégié la générosité. Aménagement spatial extérieur de grande envergure et constructions en vertical.

La topographie horizontale qui s’en dégage nous donne à parcourir de vaste étendues.
Tels nous les révèlent les parcs de ZUIDERPARK, le plus vaste et celui de SPINOZAPARK plus proche du square, plus grand, avec des étendues pour chacun.

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La présence des oiseaux marins est remarquable : mouettes et foulques, cygnes et canards. Cette présence est très notoire, et cela dans les deux parcs.

Le parc de Spinozapark est plus lié à un quartier, prêt d’un carrefour. Mais ses dimensions font que l’on peut facilement se sentir éloigné de la circulation.

Zuiderpark permet encore plus de recul.

La volonté d’envoyer au loin la présence des flux de transport à amener l’aménagement à questionner la possibilité de diminuer, son expression sonore en mettant en oeuvre des revêtements routier neufs et donc le son du roulement des pneus des véhicules sur l’asphalte est contenu. Un geste de sculpture de la sonorité routière.

L’effet recherché est mené à titre expérimental. L’action permet de découvrir une nouvelle palette des possibilités d’aménagement.

A Florence, l’on se rend compte que le lieu des jeux d’enfant, de l’apprentissage de l’être, l’école peut être l’endroit d’un attention particulière à vouloir créer un espace privilégié, qui réfléchi et amplifie lui-même son existence et qui permet également une distanciation de l’extérieur et de l’intérieur. Des écrans sont mis en œuvre, certains végétalisés, ainsi que des assises. La matérialité ramène la sensation de l’arbre, du bois, elle va avec des pelouses pour prairies.

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L’on parle très peut de nuisances sonores ici ?

Parce que l’on comprend que la sensation de calme est une adéquation entre plusieurs dispositions d’esprit, de corps et d’espace. L’imaginaire du lieu est multiple, il faut savoir l’écouter.