On a passé trois ans à la friche RVI, friche industrielle artistique, avec Pierre Yvan, à expérimenter le travail du son en atelier. Nos machines étaient disposées sur des chariots et nous pouvions nous déplacer dans tous les espaces que nous offrait cette gigantesque usine.
La friche ayant fermé, nous nous sommes retrouvés pour une session d’improvisation en hommage à la friche, dans l’Ain au beau milieu des chants, des sons stridents d’insectes envahissant la nuit, du vent dans les arbres et des notes suraiguës des chauves-souris qu’il n’avait jamais entendues auparavant.
Pendant des heures une énergie nous pousse à produire des sons, chacun sur notre système, sans synchros câblées entre nos machines. Lui très géométrique dans son approche de sons très découpés et droits. Moi très prolixe avec une sur-quantité de samples issus entre autres de nos anciennes sessions d’improvisation. Il y a un grand contraste entre ce que l’on a joué et l’environnement qui nous entourait à ce moment là. La musique qui est sortie de nos machines est assez étrange. Pierre-Yvan a trouvé un nom pour notre collaboration : « Le couloir de la chimie », référence à Lyon est au monde de la techno et des substances magiques et à l’élaboration de sonorités psychédéliques.